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Interview du Directeur du Programme EPIVAC de l’AMP Spécial

Interview du Dr Aristide Aplogan, Directeur du Programme EPIVAC de l’AMP: "Le programme EPIVAC bientôt étendu à toute l'Afrique Centrale..." Interview réalisé le 29 Février2012.

1.    Bonjour Monsieur, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs s’il vous plaît ?
Je suis Aristide APLOGAN, Médecin Epidémiologiste, Directeur du Programme EPIVAC au sein de l’Agence de Médecine Préventive (AMP) pour laquelle je travaille depuis plus d’une dizaine d’années.
2.    Parlez-nous du programme EPIVAC s’il vous plait ?

EPIVAC© est un programme innovant de formation-action, dont la finalité est d’améliorer les performances des programmes de vaccination des pays francophones éligibles à l’alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination (GAVI) en Afrique subsaharienne.  
Destiné aux médecins chefs de district, EPIVAC© est une formation professionnelle diplômante et un programme de renforcement des capacités techniques et managériales avec un focus sur l’épidémiologie de terrain, la vaccinologie pratique et le management des services de santé.
Initié en 2002 au titre d’une contribution de l’industrie pharmaceutique notamment de Sanofi Pasteur à GAVI, EPIVAC© est mis en œuvre par l’AMP en collaboration avec l’Université Paris-Dauphine (UPD), l’Université Cocody-Abidjan (UCA), l’Institut Régional de Santé Publique (IRSP) du Bénin, l’alliance GAVI, l’OMS, l’Unicef et les 11 pays actuels du programme (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Centrafrique, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Togo).

3.    Pourquoi dites-vous qu’EPIVAC© est un programme de formation–action innovant ?

EPIVAC© est un programme de formation-action puisqu’il combine des activités de formation et des interventions sous forme d’appui technique aux pays en matière de planification, de mise en œuvre, de suivi-évaluation des grands programmes de santé publique notamment la vaccination.

Le caractère innovant du programme EPIVAC repose sur plusieurs aspects notamment la combinaison de deux champs de compétences, enseignés d’habitude séparément  à savoir les compétences biomédicales et celles liées aux sciences des organisations ; le dispositif de renforcement des capacités qui combine le « face à face pédagogique », la formation et le conseil à distance, la supervision formative sur site professionnel et la réalisation d’une recherche opérationnelle et le partenariat international, public-privé, inter-universitaire et “Nord-Sud”.

4.    Qu’est ce qui justifie le choix des médecins chefs de district des pays francophones comme principales cibles du programme EPIVAC© ?

Le choix des médecins chefs de district comme « cœur de la cible » est lié à la finalité d’EPIVAC©, qui est d’améliorer les performances des programmes de vaccination. Or comme vous le savez, le niveau opérationnel des systèmes de santé dans nos pays est le district sanitaire. Donc, si nous voulons avoir des résultats significatifs dans les programmes de santé publique, il vaut mieux agir sur le premier responsable du niveau opérationnel du système de santé.

Compte tenu de l’expérience avérée et reconnue de l’AMP dans le domaine du renforcement des capacités en santé publique et de sa coopération de plus de 40 ans avec les pays francophones africains au sud du Sahara, le maître d’ouvrage d’EPIVAC© a souhaité que cette initiative commence d’abord dans les pays francophones. Je peux vous assurer que l’extension du programme EPIVAC aux pays anglophones sera bientôt une réalité.   

5.    Quelles sont les conditions pour accéder à EPIVAC© ?

Pour accéder à EPIVAC©, les pays ciblés à travers les ministres en charge de la santé, doivent manifester leur intérêt pour être partenaire dudit programme.  

Pour y accéder les médecins chefs de district doivent avoir au moins 2 années d’expérience en santé publique, être présélectionnés par le ministère de la santé et réussir aux tests de sélection organisés par l’AMP, l’UPD et l’UCA.  

6.    Après dix ans de mise en oeuvre de ce programme, quel bilan faites-vous ?

D’emblée, je dois dire en ma qualité de Directeur de ce programme, je suis satisfait des résultats obtenus après une dizaine d’années de mise en oeuvre. En effet, de 2002 à 2011, EPIVAC© a permis de former 450 médecins chefs de district et 50 superviseurs nationaux,  d’obtenir des indicateurs de performance du PEV meilleurs à ceux des districts où il n’y a pas eu de médecin chef formé par EPIVAC©, d’améliorer de façon significative l’organisation et la prestation des services de vaccination dans les districts où les médecins chefs ont été formés par EPIVAC©  et de créer le réseau international et 11 réseaux nationaux EPIVAC. Par ailleurs, EPIVAC© a permis de générer des données probantes sur les performances, le management et le financement des programmes de vaccination au niveau du district grâce à 1 800 rapports de supervision et 425 mémoires de recherche opérationnelle, et d’apporter un appui technique aux pays en matière de revue de programme élargi de vaccination, d’évaluation de la logistique de la vaccination,  d’élaboration de plan de viabilité financière, de plan pluri annuel complet de vaccination et de demande de soutien à GAVI.

7.    Quelles sont les perspectives pour les prochaines années ?
Les perspectives du programme EPIVAC à court terme concernent son extension à l’Afrique centrale et aux pays anglophones,  la formalisation juridico-administrative de l’existence des réseaux EPIVAC et leur connexion avec les organisations de la société civile partenaires de la santé.

8.    Un mot sur la troisième conférence technique EPIVAC© ?
La troisième conférence technique EPIVAC se déroulera à l’IRSP de Ouidah, du 16 au 18 février 2012 sous le patronage de Madame le Ministre de la Santé du Bénin, le Professeur Dorothée A. Kindé Gazard. Cette conférence dont la thématique principale est « Pérennité du financement des programmes de vaccination en Afrique subsaharienne : état des lieux et perspectives innovantes », regroupera environ 200 participants en provenance d’Afrique et d’Europe.  Elle permettra de faire le bilan et le point sur les perspectives du financement des programmes de vaccination en Afrique subsaharienne.

 

 

Dernière modification lemardi, 11 novembre 2014 11:28
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