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Déménagement de l’hôpital Somino Dolo : TOUT RENTRE DANS L’ORDRE

En dépit de la fronde menée par des notables et des jeunes, le transfert sur Sévaré a eu lieu et l’ancien site de la structure hospitalière dont les travaux de rénovation ont commencé, logera le Centre de santé de référence
Le transfert de l’hôpital régional Somino Dolo de Mopti sur son nouveau site à Sévaré (l’Essor du 1er novembre) a été passablement mouvementé. Ce déménagement, normal à bien des égards, avait irrité les jeunes et les notabilités de la cité. Ils jugeaient ce transfert préoccupant pour la prise en charge des malades de la région du fait de certaines difficultés relatives à la distance entre les deux localités, mais aussi au tarif de transport pour rallier Sévaré à partir de Mopti.
Les adversaires du déménagement reprochent aussi à la direction générale de l’établissement d’emporter tout le matériel de l’ancien site, empêchant du coup le Centre de santé de référence (Csref) qui doit hériter de l’infrastructure, d’être tout de suite opérationnel.

Le ministre de la Santé, Soumana Makadji, et son homologue de l’Action humanitaire de la Solidarité et des Personnes âgées, Mamadou Sidibé, séjournaient justement à Mopti à l’occasion de la clôture du Mois de la solidarité. Ils se sont rendus sur les lieux lundi pour étudier la situation et vérifier les problèmes engendrés par le déménagement. Sur l’ancien site de l’hôpital, les visiteurs du jour ont pu mesurer l’état de délabrement de l’infrastructure. Le manque d’équipements est criard malgré les instructions de la direction générale de l’hôpital Somino Dolo de ne rien emporter des équipements de l’ancien site.
Ce site brille aujourd’hui par son insalubrité. Par endroits, le bâtiment souffre d’un problème d’étanchéité. Il est configuré avec une salle d’accouchement aménagée à côté du bloc opératoire. Ce qui permet d’assurer une prise en charge correcte des urgences obstétricales, notamment dans les accouchements dystociques (les accouchements difficiles). La salle de réanimation a besoin d’un aspirateur et de deux moniteurs de surveillance.
C’est d’une infrastructure complètement déglinguée que va donc hériter le Csref. Une odeur nauséabonde de papiers moisis accueille les visiteurs indignés. Sur les deux tables de radiologie restées sur place, une seule fonctionnerait. L’autre appareil acquis en 2006  est en panne de carte mémoire, selon les explications fournies à Soumana Makadji.
Les deux ministres ont discuté avec le personnel de l’hôpital régional à Sévaré de l’insuffisance des ressources humaines, la problématique de formation des agents à la manipulation du nouveau matériel de l’établissement, la gestion administrative de la direction jugée catastrophique par les syndicalistes. Le syndicat a, en effet, égrené de nombreux griefs contre l’administration hospitalière et brandi la menace de déclencher une grève au besoin pour dénoncer les insuffisances à ce niveau.
Les échanges ont permis d’établir que la formation à la manipulation des équipements devrait avoir lieu conformément aux dossiers d’appels d’offres des marchés d’acquisition de ces équipements. Le fournisseur est, en effet, tenu d’assurer à la fois la formation de l’ingénieur biomédical pour la maintenance mais aussi des agents travaillant avec ces équipements afin qu’ils puissent les manipuler. Pour cette formation, les points de vue de la direction générale et des travailleurs se télescopent. Pour la direction, le travail de formation a été effectué tandis que les chirurgiens du service des urgences soutiennent le contraire. Le ministre de la Santé a recommandé que ce recyclage ait lieu pour tous les manipulateurs de ces équipements lourds.
Sur l’insuffisance des ressources humaines, des propositions allant dans le sens de solutions transitoires, ont été faites en attendant le retour d’agents envoyés en spécialisation dans des pays voisins.
Le ministre Makadji a enregistré les différentes doléances et s’est engagé à résoudre les problèmes dans la mesure des moyens disponibles. Il a souhaité l’implication de tout le personnel de l’établissement pour offrir des soins de qualité à nos concitoyens. Il a attiré l’attention sur les efforts consentis par l’Etat (près de 8 milliards Fcfa) dans la réalisation de cet hôpital. Soumana Makadji a insisté sur l’importance de l’hygiène qui participe de la prévention des maladies. Il a invité les syndicalistes à la retenue compte tenu du contexte « Il ne sied pas d’aller maintenant à des affrontements inutiles et à des grèves », a-t-il jugé.
Sur le manque de personnel et la formation des ressources humaines, le ministre de la Santé a expliqué que 6 médecins ont été envoyés en spécialisation en traumatologie, urologie, gynécologie, biologie, anesthésie-réanimation et radiologie. Ces spécialistes achèvent leur formation pour certains et reviendront renforcer les capacités de prise en charge de l’établissement, a assuré son homologue de l’Action humanitaire. Mamadou Sidibé a, lui aussi, demandé aux syndicalistes de surseoir à la menace de grève.
Les deux ministres ont ensuite rencontré les jeunes et les notabilités de la région. Les débats très houleux ont frisé parfois l’affrontement verbal entre les deux parties. La raison a fini par prévaloir et toutes les questions, même celles qui fâchent, ont été vidées pour arriver à la conclusion que l’ancien site dont les travaux de rénovation ont commencé, logera bien le Csref qui assurera les soins pour la population et en référera au besoin à l’hôpital régional.
B. DOUMBIA

 

Dernière modification lemardi, 11 novembre 2014 00:06
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