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Journée nationale de maternité à moindre risque : DES EFFORTS PAYANTS

Notre pays célèbre aujourd’hui la Journée nationale de la maternité à moindre risque sur le thème : « Rôle des communautés et des collectivités dans la lutte contre la malnutrition chez l’enfant et la femme enceinte ». En prélude à l’événement, le ministère de la Santé en collaboration avec la direction nationale de la santé, a organisé hier une conférence de presse sur la question à la direction nationale. Celle-ci était animée par le directeur national de la santé, le Dr Mamadou Namory Traoré, et le point focal de la « Vision 2010+5 » dans notre pays, le Pr Amadou Dolo.

Le directeur du Centre national d’information, d’éducation et de communication pour la santé (Cniecs), Aboubacar Maïga dit « Boubèye », le chef de la division santé de la reproduction à la direction nationale de la santé, le Dr Binta Keïta, ont épaulé les conférenciers. La mortalité maternelle et néonatale continue de préoccuper les pays en développement, notamment ceux du continent africain. Les statistiques fournies par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur les décès maternels font froid dans le dos. Chaque année, le monde enregistre 500 000 décès de femmes et 20% de ces décès surviennent dans notre sous-région.

Au Mali, des actions ont été menées pour inverser la tendance et améliorer la santé de la mère. Ces multiples efforts ont été porteurs puisqu’on est passé de 582 décès pour 100 000 naissances vivantes en 2001 à 464 décès pour 100 000 naissances vivantes en 2006. Pour la même période, la mortalité néonatale a chuté de 57 pour 1000 naissances vivantes à 46 pour la même tranche. Des avancées sont donc enregistrées dans la réduction de la mortalité maternelle et néonatale dans notre pays. La Journée nationale de la maternité à moindre risque participe de la lutte contre les décès des mères et des enfants. Ce combat requiert l’implication de toute la communauté. Il faut rappeler qu’au regard de l’évolution de la science et de la technique, il est inadmissible de voir la femme enceinte mourir de certaines complications de la grossesse. Des efforts de communication doivent porter sur la prévention et la sensibilisation de la communauté sur les risques liés à la grossesse et la nécessité d’améliorer les conditions d’alimentation des femmes enceintes et des jeunes enfants. La Journée nationale de la maternité à moindre risque intègre cette stratégie de prévention des risques. A cet effet, le directeur national de la santé a expliqué que la Journée vise à informer les communautés et les collectivités sur les causes et les signes de malnutrition de la femme enceinte. Elle se veut aussi une invitation à soutenir les activités de dépistage actif de la malnutrition.

Sur la situation sanitaire dans le Nord malien, le Dr Mamadou Namory Traoré a rappelé qu’un dispositif de surveillance épidémiologique existe qui a permis de détecter rapidement l’épidémie de choléra dans cette partie du pays. Il a également souligné que des efforts se poursuivent pour vacciner les enfants dans les localités du Nord du Mali, notamment à Aguelhok, Tessalit, Tombouctou, Kidal. L’objectif étant de s’assurer que progressivement des spécialistes soient déployés un peu partout pour assurer la prise en charge de la santé de la mère et de l’enfant. Le Pr Amadou Dolo a brossé un sinistre tableau de la mortalité maternelle et néonatale. Il a précisé que le phénomène est, pour certains, la honte des temps modernes. Nous disposons de la technologie et de toutes les connaissances pour inverser la tendance. Par ailleurs, le gynécologue en service de Gabriel Touré a rappelé les efforts déployés par notre pays pour accélérer la réduction de la mortalité maternelle et néonatale. Il convient de souligner qu’il n’y a pas de grossesse sans risque que l’on soit à Bamako, Paris ou New York, a confirmé le Pr Amadou Dolo. Notre devoir est de faire en sorte qu’elle soit à moindre risque, a souligné le point focal de la Vision 2010+5 avant de juger que le Mali était sur la bonne voie parce que la prise de conscience est faite avec les Premières dames d’Afrique de l’Ouest et du Centre. Le gynécologue a également noté que des pays comme le Danemark et la Suède affichent des taux très intéressants, soit moins de 10 décès pour 100 000 naissances vivantes. Les autres experts ont apporté des contributions intéressantes sur d’autres aspects de la lutte contre la mortalité maternelle et néonatale et la nécessité de maintenir l’élan pour consolider les acquis en la matière et corriger les insuffisances. Ils ont jugé que les nombreuses initiatives des pouvoirs publics et des partenaires permettent d’espérer. Rappelons qu’au cours de la Journée nationale de la maternité à moindre risque, des ambassadeurs de la campagne « Tous et chacun » seront investis. Le choix a été porté sur le célèbre prêcheur Ousmane Madani Haïdara pour son implication dans l’amélioration de la santé des populations (il a même fait construire un centre de santé dans son quartier), et les artistes Oumou Sangaré, Babani Koné et Nafi Diabaté pour leur participation à la promotion de la femme malienne.

Bréhima Doumbia L'ESSOR

 

Dernière modification lemardi, 11 novembre 2014 00:06
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